Pas de recette aujourd’hui, mais à la place un article un peu plus personnel. Avec près de 3 ans de blogging derrière moi, j’ai pu observer nombre de petites manies qui sont propres aux blogueurs culinaires. Que vous soyez vous mêmes auteur d’un blog de cuisine ou simple lecteur de ce blog, laissez-moi vous faire découvrir les bizareries et petites drôleries derrière Del’s cooking twist.

10 weird things a food blogger does

On me demande souvent quelle est la fréquence de mes publications sur le blog, et les gens sont généralement surpris quand je leur dis qu’il est relativement difficile de tenir le rythme de plusieurs publications par semaine (notamment lorsqu’on a un emploi à temps plein en parallèle). C’est qu’en réalité, sur le blog n’est présente que la partie immergée de l’iceberg (l’iceberg étant la recette, le texte et les photos qui semblent propres, nettes et faciles à prendre). Pourtant, dans les coulisses, le décor est tout autre. Un blogueur culinaire a des manies, et parmi les plus courantes j’ai répertorié les suivantes :

1. Acheter des tonnes de vaisselle dépareillées : alors qu’une personne lambda aura généralement un ou deux services de vaisselle différents (un pour tous les jours, un pour les grandes occasions), un blogueur culinaire a en général des dizaines de services dépareillés. Un blog doit faire rêver, emmener dans un univers un peu particulier avec des couleurs, des textures, des motifs ainsi que des accessoires qui correspondent au style de la recette présentée. En conséquence, le blogueur culinaire est sans cesse à la recherche de nouvelle vaisselle, de torchons et serviettes, de plateaux, de pailles, etc., en jouant sur les designs différents. Ma cuisine est un mélange entre de la vaisselle moderne classique, de la vaisselle trouvée sur des brocantes et de la céramique fait main qui provient d’un petit atelier tout près de chez moi (je me sens très privilégiée) !

Dels cooking twist kitchen

2. Avoir une épicerie du monde chez soi : un blogueur culinaire n’a de cesse de découvrir et utiliser de nouveaux ingrédients dont vous n’avez peut être jamais entendu parler auparavant, ou tout du moins que l’on ne retrouve pas dans les placards d’une cuisine ordinaire. De la poudre de yuzu, des fèves tonka, de la poudre de thé matcha, du beurre/huile/sucre de noix de coco, des cacao nibs, de nombreux superaliments (spiruline, baies de goji, graines de chia, des graines de chanvre, de l’acai, du pollen d’abeille, de la poudre de maca…), etc. Mon copain a depuis longtemps abandonné l’idée d’ouvrir mes placards ! Mais pour ma part, je suis toujours aussi enthousiaste à l’idée de découvrir et de tester de nouveaux ingrédients. J’ai tout récemment testé le « jackfruit » : en avez-vous déjà entendu parler ? Ne vous méprenez pas, s’il ressemble très érangement à du « pulled pork » en texture et en goût, il s’agit pourtant bel et bien d’un fruit !

3. Avoir une interminable To-do list de recettes : on me demande souvent si je ne me retrouve pas parfois en manque d’inspiration pour les recettes à venir sur le blog. Cette question me surprend à chaque fois, puisque j’ai en réalité le problème opposé. Je tiens une liste de recettes que je souhaiterais réaliser et cette liste ne cesse de s’allonger avec le temps de telle sorte que je n’aurai jamais le temps de toutes les réaliser (ou tout du moins pour le blog – car cela exige des compétences supplémentaires et du temps en plus que la simple préparation du plat). Pinterest est en cela une véritable source de frustration : je pourrais y passer des heures à trouver l’inspiration pour de nouvelles recettes, mais même pour mes préférées d’entre elles (et je suis très sélective), au moins 90% ne verront jamais le jour.

To do list

4. Mettre la cuisine sans dessus dessous pour chaque nouvelle recette : avez-vous déjà vu un blogueur culinaire en action? Quand vous lisez un blog culinaire, vous ne voyez que le résultat final, avec une photo du plat qui semble nette et propre. La réalité cachée, c’est que bien souvent, dans le même temps où la photo est prise, la cuisine tout à côté est un vrai chantier. Il ne s’agit pas forcément du désordre crée par la réalisation du plat en tant que tel, mais cela peut être le résultat de toute la mise en scène culinaire créée pour les photos. Eh oui, je sors souvent plein de vaisselle et d’accessoires de cuisine (des pailles, des serviettes et autres torchons, des petites passoires, des ciseaux rétro, des planches de bois de différentes couleurs), mais aussi des herbes fraîchement coupées à déposer sur le plat à la dernière minute, et d’autres petits trucs et astuces qui permettent de rendre le plat plus attrayant. Au final, la cuisine est un gentil bazar et je me sens parfois comme un artiste dans son studio !

5. Se mettre dans des positions impossibles pour prendre des photos : obtenir la photo parfaite est un véritable défi !  Certaines personnes utilisent un trépied et se « limitent » à son strict usage, tandis que d’autres comme moi, préfèrent être le trépied lui même et prennent leur appareil photo à la main exclusivement (cela doit être mon côté « control freak »!). Cela signifie que je me mets souvent dans des positions complètement impossibles  pour prendre mes photos dans ma cuisine-studio improvisée. La première fois que mon copain m’a vue à l’épreuve, j’étais un peu gênée, mais maintenant cela est devenue une habitude et je suis imperturbable pendant ma session photos ! La plupart de mes photos sont prises en mode manuel, ce qui signifie qu’il me faut en outre un niveau de concentration extrêmement pointu lorsque je me fige plusieurs secondes pour prendre la photo dans des positions acrobatiques à mourir de rire. Eh oui, être blogueur culinaire c’est aussi physique !

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6. Se battre avec la lumière naturelle pour prendre des photos : la photographie culinaire est un aspect très important de l’activité de blogging, on ne le répètera jamais assez. Le plat doit sembler réel, coloré et doit susciter l’appétit. Or pour obtenir ce résultat, rien de mieux que la lumière naturelle. Bien sûr dans un studio photo professionnel, il est également possible de recréer cette atmosphère, mais rares sont les blogueurs qui sont à ce point équipés (au mieux ils disposent d’un studio photo miniature). L’alternative consiste donc à jouer avec la lumière naturelle. Il existe de nombreux livres et tutoriels qui expliquent comment obtenir la lumière parfaite pour ses photos, mais une fois la théorie acquise, le meilleur allié est la pratique. C’est par la pratique que l’on apprend quel moment de la journée est le meilleur pour réaliser sa session photos, en fonction de l’orientation du studio et de la saison de l’année. Pas de soleil direct, pas d’ombres, pas de jours gris et sombres… Pour moi qui vis en Suède, la lumière représente un défi supplémentaire en hiver avec seulement 2 à 3 heures de luminosité par jour utilisable pour les photos.

7. Ne jamais goûter un plat avant d’avoir la photo idéale : de nos jours, tout le monde est habitué à prendre son plat en photo et à l’instagramer avant même de le goûter. Mais pour un blogueur culinaire, il ne s’agit pas de jouer simplement avec les contrastes de luminosité de son téléphone. La photo culinaire, c’est ce qui donne la personnité et le ton du blog, c’est pourquoi il est important de créer et de jouer avec une ambiance autour du plat (ce qu’on appelle le stylisme culinaire). La plupart du temps j’utilise plusieurs photos pour une même recette, ce qui fait que je me dois d’approcher le plat sous différents angles (de loin, de près, avec une découpe de la part, une bouchée sur une fourchette, etc.) Au tout départ, cela pouvait me prendre des heures avant d’obtenir ma photo parfaite. Avec l’expérience, cela va bien plus vite, mais prend toujours un peu de temps néanmoins. Et croyez-moi, pendant tout le temps de la session photo, loin de nous l’idée de goûter le plat.

Dels cooking twist kitchen

8. Devenir un véritable food-nerd obsessionnel : un blog culinaire implique des recettes, des photos et le blog en lui même, lequel est généralement relayé par des réseaux sociaux divers qui aident à le faire connaître. Avez-vous déjà regardé le compte Instagram, Facebook ou Pinterest d’un blogueur culinaire ? Sans surprise, vous n’y verrez que de la cuisine, partout ! Sur mon Instagram, au moins 95% des comptes que je suis sont liés à la cuisine. Oui, un blogueur culinaire est e-food connecté dans toutes les petites choses les plus insignifiantes de sa vie. Et je ne mentionne pas ici le temps passé pour relayer toutes les recettes sur les réseaux sociaux classiques et ceux qui sont exclusivement liés au domaine culinaire comme Food Gawker, Pinterest, etc. Non, un blogueur n’est pas (seulement et/ou nécéssairement) un chef, c’est un vrai geek de la cuisine dans l’âme et qui passe autant d’heures en cuisine que devant l’écran à jouer avec ses recettes en utilisant différents outils qui servent son activité de blogging (Photosphop, light room, pic monkeys en sont des incontournables).

9. S’amuser à recréer les nouveaux plats goûtés dans un restaurant : en tant que blogueur culinaire, notre créativité est sans fin et sollicitée à chaque nouvelle occasion. Goûter un plat inhabituel au restaurant implique que je vais alors essayer de déconstruire le plat pour deviner toute la magie opérée durant la préparation culinaire qui a apporté ces saveurs au plat. L’inspiration est reine pour un blogueur culinaire, et lorsque j’ai une idée de plat en tête, je peux passer des heures à réfléchir à la meilleure facon de réaliser la recette. Il n’est pas ici question de gourmandise, mais bien plutôt de mettre tous mes sens en éveil pour réaliser la meilleure recette. Il m’arrive même parfois de rêver pendant mon sommeil que je suis en train de créer une recette… !

Food styling delscookingtwist

10: Devenir le chef attitré pour tous ses amis : à partir du moment où l’on est blogueur culinaire, on devient également de facto un expert culinaire auprès de ses amis. Ils nous sollicitent sur tous les sujets qui touchent de près ou de loin à la cuisine : les nouvelles tendances, les techniques culinaires, etc. Bien sûr, on a pas envie de les décevoir alors il s’agit d’être à la hauteur. Je me propose souvent pour apporter le dessert ou une autre partie du menu lorsque je suis invitée chez des amis et je me mets alors une pression supplémentaire afin que mes recettes soient aussi belles en vrai que sur le blog, avec le goût en plus. Au final, quel immense plaisir de voir un sourire se dessiner sur leurs visages après la première bouchée !

Et vous, quelles sont vos bizarreries en tant que blogueur culinaire ? Vous retrouvez-vous dans cet article ? Laissez-moi volontiers un commentaire dans la section ci-dessous, je serais ravie de découvrir vos petites manies également !

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